L’avènement de la Journée mondiale de l’eau de cette année 2022, intervient au lendemain du démarrage du 9ème Forum mondial de l’eau qui se tient à Dakar du 21 au 26 mars 2022.
Afin de marquer cette journée importante, un side-event portant sur le : “Cadre de coopération et l’approche de la gestion intégrée des ressources en eau transfrontalières et la restauration des terres et leurs écosystèmes associés” a été organisé par l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS). Ce side event constitue un des évènements marquants célébrant le 30ème anniversaire de l’OSS qui œuvre activement, depuis trois décennies, pour la gestion intégrée des ressources en eau.
L’eau joue, bien évidemment, un rôle crucial dans le développement des pays africains et dans la survie des écosystèmes naturels. Elle contribue à la satisfaction des besoins sociaux, environnementaux et économiques. Néanmoins, le potentiel en eau assez important dont est dotée l’Afrique s’avère mal réparti. Nous distinguons, en effet, l’Afrique de la pénurie potentielle au Nord, l’Afrique du manque d’eau ou Afrique Saharienne et sub-Saharienne et enfin, l’Afrique de l’excès d’eau, dans la zone équatoriale. Ainsi près de 60 millions de personnes vivent dans une situation de pénurie d’eau, 258 millions dans le stress hydrique, 365 millions dans la vulnérabilité hydrique et 120 millions dans le confort hydrique. Rien qu’en Afrique subsaharienne, l’UNICEF estimait, en 2015, que 500 enfants meurent chaque jour en raison du manque d’eau salubre et de l’insuffisance de l’assainissement.
Une gestion plus rationnelle des ressources en eau et des écosystèmes associés nécessite l'accès à des outils, ainsi qu’à des données et des informations fiables.
Pour ce faire, l’OSS s’est engagé, depuis sa création en 1992, à appuyer les efforts de ses pays membres dans la sécurisation et la gestion durable de leurs ressources naturelles à plusieurs niveaux. Nous pouvons, d’ailleurs, citer sa contribution à l’amélioration des connaissances des ressources en eau souterraines et de surface, à la conception et à la mise à disposition d’outils de planification et de gestion des ressources en eau, ainsi que son soutien aux politiques de leur gestion durable.
Ainsi, la promotion et le renforcement des méthodes, techniques et outils pour la collecte et la diffusion de l’information, font partie intégrante des missions statutaires de l’OSS. Ce dernier est appelé d’une part, à développer des outils de surveillance et de suivi de la gestion de l’eau et des ressources naturelles, et d’autre part à renforcer les capacités de ses pays membre sur les technologies d’usage et d’exploitation des produits et données d’observation de la terre.
Dans ce contexte de répartition inégale de l’eau, aggravé par les effets du changement climatique, une gestion plus rationnelle de la ressource ne peut être atteinte sans des outils fiables et des données mises à jour régulièrement. Présentons comme exemples de résultats l’amélioration des connaissances des Systèmes Aquifères du Sahara Septentrional (SASS), la plaine de la Djeffara Tuniso-lybienne et de l’Iullemeden-Taoudéni/Tanezrouft (ITTAS) et la mise en place d’un cadre de concertation permanent pour la gestion de leurs ressources en eau, la réalisation d’un modèle hydro-économique pour l’exploitation des eaux, le renforcement de capacités d’environ 2 500 acteurs du secteur et l’amélioration de 80% des revenus des producteurs agricoles sur des sites pilotes.
De même, le Projet de « Coopération Régionale pour une gestion durable des Ressources en Eau au Maghreb » (CREM) a contribué à la promotion de la GIRE, l’échange des bonnes pratiques entre les pays (Plateforme JOSSOUR, Réseau « Expert ’O »), et la sensibilisation des Jeunes (Master Class, Jeunes Parlementaires) sur les enjeux de la rareté de l’Eau.
Les approches développées par l’OSS, de concert avec les acteurs locaux, sont multiples et reposent toutes sur un concept commun basé sur la « conscience de bassin ».
Ces approches sont fondées notamment sur la télédétection (la cartographie, le suivi dynamique et l’évaluation des ressources naturelles et des aménagements à partir des images satellitaires), la modélisation et l’analyse diagnostique transfrontalière des systèmes aquifères.
L’exemple de l’occupation réelle des périmètres irrigués est édifiant. L’apport des informations issues des données satellitaires pour le suivi des ressources naturelles est, à ce niveau, incontestable ; surtout si le coût onéreux des visites de terrain pour la collecte de données sur de vastes étendues, est considéré. A cet égard, l’OSS s’est engagé, en premier lieu, à appuyer les efforts des pays membres par des approches méthodologiques et techniques pour la cartographie et le suivi dynamique des périmètres irrigués, et à estimer ainsi, des prélèvements d’eau à usage agricole à partir des images satellitaires.
Ces efforts ont permis d’élaborer des cartographies multi-échelles des aires irriguées couvrant de larges zones géographiques à plein champs ou même sous serres. Il est, désormais tout aussi possible d’identifier les irrigations illicites qui constituent une pression auxiliaire sur la ressource, et d’évaluer les prélèvements d’eau à usage agricole via des approches indirectes reposant principalement sur des images satellitaires gratuites. En plus du gain considérable en temps et en ress