Vers la neutralité en matière de dégradation des terres : validation des nouvelles cibles pour une gestion durable des terres au Bénin, 19-20 novembre 2024
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Lors de sa participation à un événement parallèle, organisé par le Fonds d’Adaptation à l’occasion de la COP29, qui se déroule du 11 au 22 novembre 2024 à Bakou, visant à sensibiliser aux défis et à optimiser les enseignements tirés de la mise en œuvre des interventions d’adaptation climatique dans des contextes de fragilité et de conflits, l’Observatoire du Sahara et du Sahel n’a pas manqué de mettre en lumière les difficultés rencontrées dans la conception et l’exécution de ses projets.
Cet événement, destiné aux entités nationales et régionales de mise en œuvre, aux autorités désignées et aux autres parties prenantes, a réuni un panel d’experts dans le but de discuter des stratégies de promotion de l’adaptation climatique dans ces zones fragiles. Les intervenants comprenaient Mme Neranda Maurice-George (Fonds d’Adaptation), Mme Fareeha Iqbal (FEM), Mme Khaoula Jaoui (OSS), M. Houssam Chahin (HCR), M. Lindsey Johnson (BM) et M. Walid Nasr (FIDA), qui ont partagé leurs expériences et enseignements pour relever les défis uniques liés au renforcement de la résilience dans les régions vulnérables.
Axé sur le financement de l’adaptation climatique dans des contextes marqués par la fragilité, les conflits et la violence, cet événement a permis à Mme Khaoula Jaoui, Directrice du Département Climat de l’OSS, de partager des réflexions approfondies sur les obstacles rencontrés et les solutions innovantes adoptées par l’Organisation pour garantir l’efficacité et la pérennité de ses actions.
Dans son intervention, Mme Jaoui a souligné qu’une des principales difficultés réside dans l’indisponibilité des données fiables dans ces environnements complexes. Les conflits prolongés affaiblissent les institutions locales, limitant leurs capacités administratives et techniques, ce qui entrave la collecte des informations essentielles au développement des projets, a-t-elle dit. À cela s’ajoute une instabilité politique chronique, qui rallonge les processus décisionnels et complique la coordination entre les différents acteurs. Ces lacunes rendent la planification initiale particulièrement ardue et limitent la capacité d’anticipation des risques.
Dans ces contextes difficiles et particuliers, le manque d’expertise locale est un autre défi majeur, exacerbant les complexités liées au recrutement de personnel qualifié et à la mise en place d’équipes de gestion de projets. Dans de nombreuses zones, la rareté des prestataires de services ou des fournisseurs, ainsi que la rotation fréquente du personnel, compromet la continuité et la durabilité des initiatives. En parallèle, les difficultés d’accès physique aux zones de projet, souvent aggravées par des conditions de sécurité précaires, compliquent davantage la mise en œuvre des actions planifiées. Ces contraintes logistiques, combinées à des interruptions dans les chaînes d’approvisionnement, affectent profondément le déroulement des activités et les délais d’exécution.
Face à ces défis, l’OSS a adopté une approche proactive et flexible pour surmonter ces obstacles. Dès la phase de conception, une analyse approfondie des risques de conflit est intégrée, permettant de mieux anticiper les problématiques potentielles. Grâce à un processus de Consentement Libre, Informé et Préalable (FPIC), les communautés locales sont impliquées dès le départ, ce qui renforce leur adhésion et garantit que les solutions proposées répondent réellement à leurs besoins. La cartographie des parties prenantes constitue également un outil clé pour identifier les tensions sociales et concevoir des stratégies adaptées aux réalités locales.
Dans la phase de mise en œuvre, l’OSS fait preuve d’une grande adaptabilité. Les stratégies initiales sont régulièrement ajustées en fonction des nouvelles réalités observées sur le terrain, et des évaluations à mi-parcours permettent de réorienter les actions face aux défis émergents. En s’appuyant sur les Organisations de la société civile et les associations communautaires, l’OSS parvient à pallier les limites des institutions publiques dans les zones affectées par les conflits, renforçant ainsi la résilience des communautés et leur capacité à faire face aux impacts du changement climatique.
Les exemples partagés par Mme Jaoui illustrent ces approches novatrices. Dans certaines régions en conflit, l’installation d’équipements pour des systèmes d’alerte précoce a été compromise par des risques sécuritaires élevés. Cependant et malgré les contraintes, ces projets ont pu avancer grâce à une collaboration étroite avec les acteurs locaux, offrant ainsi des solutions concrètes pour renforcer la résilience des populations face aux crises climatiques et humanitaires.
En conclusion, Mme Khaoula Jaoui a mis en avant la nécessité d’une collaboration étroite entre toutes les parties prenantes, des institutions internationales aux communautés locales. Elle a également insisté sur l’importance d’une approche inclusive et innovante pour surmonter les défis propres aux projets d’adaptation climatique dans les contextes de fragilité. L’expérience de l’OSS démontre qu’avec des méthodologies flexibles et des partenariats solides, il est possible de promouvoir un développement durable, même dans les environnements les plus complexes et vulnérables.
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